Aujourd’hui, je retourne dans les comédies musicales, avec la version vidéo d’un spectacle peu connu, de Pierre-Alain Simo, et Jean-Claude et Annette Camus : Les Mille et une Vies d’Ali Baba.

Un peu d’histoire

Ce spectacle a été joué pour la première fois en 2000, en province, puis à Paris. Cette comédie musicale a été mise en place suite au succès de Notre-Dame de Paris, en 1998. Néanmoins, le fait qu’elle sorte en même temps que trois autres comédies musicales, dont deux ont énormément de succès (Les dix commandements et Roméo & Juliette) va étouffer le succès qu’aurait pu avoir cette production.

 

L’intrigue

Dans la petite ville de Nova-Manganor, l’héritière de la royauté a disparu, laissant le pouvoir à la portée du plus offrant. Madame Cassim cherche à s’emparer de ce pouvoir, tandis que le jeune Ali Baba, aussi pauvre que loyal, va chercher à rétablir la justice dans la ville. Mais l’histoire se complique lorsqu’il rencontre les quarante voleurs …

Ma critique du spectacle

Après avoir été passionnée par Notre-Dame de Paris, c’est avec beaucoup d’anticipation que j’ai attendu les productions qui prendraient la relève sur le devant de la scène des comédies musicales.

Ayant été voir Roméo & Juliette, dont je ferai sûrement un article plus tard, il ne m’avait pas été possible d’aller voir ce spectacle sur scène. Néanmoins, les chansons qui à la radio, et les quelques images qui avaient été dévoilées m’avait déjà donné envie d’en savoir plus sur ce spectacle prometteur.

Ce n’est que quelques années plus tard que j’ai pu voir une rediffusion télévisée et que j’ai découvert donc pleinement ce spectacle de qualité.

  • Une création :

Il est évident que le spectacle est une création, autant sur les textes et musiques, que sur l’histoire. Car bien qu’il se soit visiblement inspiré des 1001 nuits, la transformation est libre et les histoires mélangées. On y retrouve par exemple un génie, les 40 voleurs, mais également la princesse enlevée. Tous ces éléments sont présents dans les contes, mais ils ont ici été condensés et fortement remaniés.

Un autre indice de cette création est l’humour. En prenant un thème ancien, des contes fortement connotés orient et des histoires de princes et de magie, les créateurs ont cherché à insérer des éléments modernes, sans se soucier de vraisemblance ou de cohérence globale vis-à-vis de l’origine des contes. Et finalement derrière cette histoire d’amour et d’ambition, il se révèle une vision assez critique du monde moderne qui donne un double sens au spectacle et augmente donc sa subtilité. On y retrouve une Madame Cassim qui agite un  chèque géant, par exemple, lorsqu’elle vide le coffre des 40 voleurs. Et les exemples dans ce sens sont nombreux.

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Cet élément en appuie un autre pour moi tout aussi important : le spectacle fait appel à l’imagination du spectateur. Beaucoup de choses sont suggérées avec finalement peu de moyens, ce qui donne au spectacle un côté authentique et familial. Un exemple : la prison dans laquelle sont retenus Cassim et Ali a des barreaux larges, qui leur permettent de s’enfuir sans ouvrir de porte une fois le moment venu, mais ce n’est pas grave : nous savons qu’ils sont en prison, leurs t-shirts créent des barreaux qui suggèrent également l’emprisonnement, et la scène est donc parfaitement compréhensible.

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  • L’orchestre :

Un des changements appréciables sur ce spectacle également est la présence d’un orchestre. Peu de comédies musicales ont joué le jeu du spectacle vivant jusqu’au bout, mais celui-ci oui. Et l’orchestre fait donc partie des éléments qui soulignent l’authenticité du travail des artistes sur ce spectacle

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  • Les chorégraphies :

La troupe d’Ali Baba n’est pas nombreuse, et les danseurs remplissent tous les rôles d’ensemble. Un des points forts de ce spectacle pour moi est que la coordination et le charme des chorégraphies donnent vie à l’ensemble.

  • Les costumes :

Louis Désiré a également fait un travail de qualité aux costumes. Tout comme l’histoire, les costumes ne correspondent pas à ce qu’on attendrait d’un conte des mille et une nuits, et c’est une bonne chose. Bien que je n’aime pas forcément chacun des costumes individuellement, force m’est d’admettre que l’ensemble a une véritable cohérence, et un charme global.

Les costumes sont nombreux, et tous travaillés pour représenter le personnage et raconter l’histoire.

Je noterai notamment les costumes des deux frères en prison, la robe de princesse de Madame Cassim, et les costumes de l’ensemble Brodway autour du génie, qui sont pour moi trois bons exemples de la variété que le spectacle propose.

  • Les décors et les lumières :

Les décors sont aussi pour moi une des forces du spectacle. Avec peu d’éléments, le spectacle propose un ensemble de scènes différentes, où chaque lieu est identifiable tout en étant dans une cohérence (puisqu’il s’agit du même que les autres lieux, orienté ou éclairé différemment).

C’est la symbiose entre les décors et les lumières qui permet cette qualité dans l’environnement selon moi, et qui accentue le côté rêveur de l’ambiance du spectacle, notamment parce que les lumières soulignent les éléments du décor, non pas uniquement par des projecteurs, mais qu’elles ont été insérées à l’intérieur pour des effets particuliers.

En conclusion, je recommanderai ce spectacle pour son côté rafraichissant, créatif et qualitatif. Notons également qu’il est parfaitement tout public !

Compléter votre médiathèque :

La parole est à vous :

  • Avez-vous vu à l’époque la comédie musicale ou plus tard en vidéo ?
  • Qu’avez-vous aimé dans ce spectacle ?
  • Mon article vous a-t-il donné envie de la regarder ?
  • Avez-vous d’autres liens à donner concernant cet article ?

Dites-moi tout en commentaire …