Aujourd’hui, j’ai choisi d’ouvrir encore une nouvelle catégorie : les génériques. Et je commence en parlant d’un générique très dérangeant : celui de la série American Horror Story, saison 2.

La série

American Horror Story est une des séries d’horreur les plus dérangeantes de ses dernières années. Reprenant des faits divers qu’elle combine, elle plonge le spectateur dans un état de fascination et dégoût où chaque épisode va révéler quelque chose de pire que le précédent.

La première saison (Murder House) commençait assez sobrement, comme un film sur une maison hantée. Mais l’horreur ne tarda pas à s’installer dans la saison jusqu’aux derniers épisodes où la série bousculait une à une toutes les convictions du spectateur.

Ayant une fin qui ressemblait à une conclusion, j’avais regardé le premier épisode de la saison 2 avec beaucoup de curiosité, n’ayant pas su auparavant que chaque saison était une histoire indépendante. Je trouve que ce concept de saison thématisée, et séparée et particulièrement intéressante, car elle montre que le spectateur est fidélisé par le concept et la qualité du programme en elle-même et non pas finalement les cliffhanger du scénario uniquement.

Si la saison 1 avait augmenté en violence petit à petit, la saison 2 remet immédiatement le spectateur dans le bain de l’horreur de la série, et cela notamment à travers un générique particulièrement parlant …

Le générique

Tout d’abord, regardez le générique ici

Depuis la fin de la saison 1 d’American Horror Story il est évident que la série met dans ses génériques des indices du contenu de la saison. C’est donc avec attention que l’on regarde le générique dès les premiers épisodes.

Notons également que le générique est visiblement réfléchi pour mettre le spectateur dans l’ambiance de la saison et augmenter le contexte avant même qu’il soit entièrement dévoilé par le scénario.

Pour cette saison, le générique utilise trois types de mises en situation :

  • des images lointaines du décor, pour définir un contexte qui nous montre un endroit fermé et inquiétant.

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Nous y découvrons l’asile dans lequel la plupart des scènes auront lieu, ainsi que la manière dont les lieux sont utilisés pour contraindre et torturer

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  • des plans intermédiaires, qui permettent de se rapprocher des personnages, bien qu’aucun ne soit réellement identifiable. Nous découvrons ainsi les patients en robes blanches médicales, enfermés ensemble et tournant en ronds, ou torturés par les religieux.

Mais également nous découvrons donc le personnel du lieu qui est identifiable par deux éléments : les tenues noires contrairement aux patients qui sont en blanc, et le calme ou l’immobilité de leurs silhouettes, contrairement aux malades qui ne cessent de bouger.

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  • Pour finir, les plans rapprochés sont présents pour nous plonger au coeur de la torture, afin que le spectateur ait le sentiment qu’il fait partie du show. Dans cette série, le spectateur est invité à participer à l’horreur, en tant que victime ou tortionnaire.

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Notons au passage que ce sont les costumes et accessoires qui permettent ici de garder la cohérence entre les plans. Les couleurs noir et blancs des tissus et des silhouettes sont en cohérence avec les couleur de l’image d’une manière générale. Les gros plans montrent de près les matières, ajoutant à la vue pour le spectateur une impression de toucher des matières, tellement la proximité est grande.

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Dans le générique, tout est suggéré et le spectateur va frissonner à l’idée de la torture tout en n’en ayant rien vu réellement. Ce sont les tissus tâchés, les gants ayant l’aspect de la peau, les larmes de sang, et les liens qui contraignent qui vont finalement suggérer et provoquer l’essentiel du malaise du spectateur.

C’est également à travers le costume que les personnages sont identifiés, en particulier les patients et les religieux.

Je reconnais que la série est violente et qu’il ne faut évidemment pas avoir une âme sensible pour s’y attaquer. Mais j’ai trouvé à travers toutes les saisons que j’ai vu que le pouvoir de l’image était particulièrement puissant, et maîtrisé par les équipes de tournage et d’écriture de ces saisons.

Je recommande évidemment la série, mais également de revoir le générique, une fois une saison terminée, pour y retrouver tous les indices manqués au début.

Pour aller plus loin

Quelques articles

Complétez votre médiathèque

La parole est à vous :

  • Connaissiez-vous cette série ?
  • Vous sentez-vous impliqués dans ces images à travers le générique ?
  • Que pensez-vous des costumes et décors de cette vidéo ?
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