Aujourd’hui, j’avais envie de retourner dans la peinture avec le tableau Les Fusillades du 3 mai 1808, de Francisco Goya.

Le tableau

Francisco Goya est un peintre et graveur espagnol du début du XIXe siècle. Ses oeuvres contiennent les prémisses du mouvement romantique en peinture.

Son oeuvre est souvent engagée politiquement et dépeint des hommes apparemment ordinaires comme les héros de son temps.

Ce tableau, qu’il a peint en 1814, montre une scène de fusillade par les soldats français napoléoniens qui éliminent les prisonniers qui s’étaient révoltés le 2 mai et sont à présent vaincus.

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J’ai toujours beaucoup aimé ce tableau qui représente pour moi toutes les fusillades injustes de toutes les révoltes du monde. Et cela est renforcé par le parti pris du peintre de mettre la lumière sur les “victimes” et de cacher le visage des bourreaux.

Les détails

La lumière est clairement recentrée sur le personnage presque central, vêtu d’une chemise blanche légère et d’un pantalon clair. Cela attire donc l’oeil du spectateur et influence sa manière de voir la scène.

Les personnages à la gauche du tableau sont proches les uns des autres, dans des vêtements peu détaillés et qui donnent une impression de simplicité, voire de pauvreté. En quelque sorte, ils se sont battus avec tout ce qu’ils avaient et il ne reste plus que cette dernière énergie qu’ils utilisent avant d’être tués.

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Comme pour accentuer le centre de l’oeuvre, les personnages aux extrémités sont sombres et à peine esquissés. On ressent le sentiment de foule sans pour autant avoir l’attention attirée par des détails qui pourraient sembler inutiles ici.

Les couleurs du personnage principal font également écho aux morts. Ici, les silhouettes couchées sont plus floues, moins détaillées et le sang se mêle à leurs vêtements et à la terre de la même manière.

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De l’autre côté de l’oeuvre, les soldats forment un mur, une ligne rigide, une frontière qui montre que leur décision est immuable. Leurs costumes sont plus détaillés, et l’on comprend immédiatement qu’ils sont en uniforme, avec leurs lanières de cuir croisées pour porter leurs armes et leurs chapeaux de soldats napoléoniens.

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La plupart portent un baluchon : cela accentue le sentiment qu’ils ne sont pas chez eux, qu’ils envahissent. Ils amènent avec eux leur force, mais ce n’est pas leur pays.

Pour accentuer la froideur de la ligne, le peintre a également accentué les ombres et les contrastes de ces soldats, notamment par les lignes qui les détachent de la toile et les rendent uniques chacun.

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Notons au passage que toutes les couleurs des uniformes sont subtilement différentes, comme si le peintre avait voulu que chaque soldat puisse être identifié comme un individu à part entière et non pas simplement une force de frappe obéissant aux ordres.

Pour conclure, ce sont pour moi tous ces éléments qui font de ce tableau une oeuvre très parlante, engagée et internationale quant à son message.

 

Allez voir le tableau original au Musée du Pradoà Madrid

Pour aller plus loin

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